De la cameline en dérobée pour l’aviation
Saipol et Terres Inovia veulent tester, avec l’appui de coopératives, notamment de Picardie, la cameline en intercultures pour produire du biocarburant destiné à faire voler des avions. Ils ont présenté le projet, le 24 mai, lors de la visite de la plateforme Terres Inovia d’Estrées-Mons.
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« La cameline cultivée en intercultures d’été n’entre pas dans le cadre des 7 % maximum de biocarburants autorisés pour les transports routiers, mais est éligible à ceux prévus pour l’aviation, a expliqué Guillaume de la Forest, chargé de mission agronomie à Saipol, présent le 24 mai sur la plateforme Terres Inovia d’Estrées-Mons, dans la Somme. Elle n’entre pas en compétition avec les cultures alimentaires, c’est là tout son intérêt. »
Agora et Valfrance sur les rangs
Le spécialiste français de la transformation des oléagineux voit dans cette culture qui se sème en dérobée après une orge ou des pois, par exemple, une source de revenu complémentaire pour les agriculteurs.
Plusieurs coopératives, dont Valfrance et Agora en Picardie, se sont associées à Saipol et Terres Inovia pour tester la culture. Il s’agit de la troisième année d’expérimentation. « Notre souhait est de lancer la filière sous forme pilote à partir de cet été, précise le chargé de mission. Si les résultats sont concluants, nous la déploierons à plus grande échelle en 2023. »
Une variété précoce valorisée entre 500 et 600 €/t
« L’enjeu est de retenir une variété précoce comme Vera qui fait son cycle en 100 jours, souligne Guillaume de la Forest. L’objectif est de la semer avant le 10 juillet et de la récolter avant le 15 octobre. L’idéal est qu’elle soit récoltée sèche, c’est-à-dire à 9 % d’humidité, pour ne pas nécessiter de séchage. »
« Il est aussi indispensable, pour réussir la culture, de lui apporter 40 unités d’azote », ajoute Nicolas Latraye, de Terres Inovia. Par rapport à un couvert classique, il faut compter environ 50 €/ha pour les semences et le coût de la récolte. Le rendement est en moyenne de 8 q/ha, mais peut aller de 0 à 17 q/ha. Saipol s’est engagé à valoriser la graine cette année, entre 500 et 600 €/t.
Blandine CailliezPour accéder à l'ensembles nos offres :